Les résidents d’Urumqi, la capitale du Xinjiang, affirment avoir reçu un message d’information en langue Ouïghour la veille des émeutes du 5 juillet. La police locale, composée principalement de chinois Hans ne parlant pas le dialecte local, n’avait pas pu être informé. L’escalade des tensions politiques au Tibet l’année dernière, avait poussé l’APL a rappeler à leurs postes les soldats à la retraite parlant le Tibétain. ‘Certaines nouvelles recrues Hans n’ont pas su s’adapter à l’environnement et certains ne comprennent pas les coutumes et la culture locale’, a t-il indiqué.
Selon un officiel de la province mitoyenne au Tibet souhaitant garder l’anonymat, a indiqué que l’APL a depuis accru ses efforts de recrutement de jeunes gens issus des groupes ethniques locaux. ‘Les jeunes gens bilingues sont maintenant fortement estimés’ a t-il indiqué. ‘Après les émeutes, il est clair que nous n’avons pas assez de monde ayant une bonne connaissance de l’environnement et qui sont en mesure de communiquer avec les gens sur le terrain. Cela rend notre travail plus difficile et peut parfois causer des tensions inutiles’.
Dans le Xinjiang, nombre de jeunes hommes de familles Ouïghours ont été recrutés sur la base de leurs compétences linguistiques. ‘Mon fils venait d’entrer à l’Université mais il s’est engagé dans l’APL le mois dernier’, indique un père de famille au South China Morning Post.
Ce n’est pourtant pas la première fois que l’APL tente de recruter des jeunes issus de minorités. En 1949 déjà, l’APL et les forces armées de police avaient lancé une campagne de recrutement des jeunes des minorités. ‘Avec le putonghua (la langue officielle en Chine) très impopulaire dans les premiers stades de la fondation de la République Populaire de Chine, il y avait une règle dans l’APL qui forçait tous les officiers d’un niveau de capitaine ou supérieur à parler une langue des minorités si l’un de ses subordonnés n’était pas Han. Seul un petit nombre de jeunes des minorités avait pu être recrutés’. Jusqu’à aujourd’hui, la règle était restée inchangée.
Mais selon un haut colonel à la retraite qui a passé de nombreuses années dans la région multi ethnique du Yunnan, la proportion des soldats de l’APL issus de minorités est encore très faible. Selon lui, l’échec de Pékin réside dans le manque de promotion d’une éducation bilingue à travers le pays. ‘J’espère que la politique de recrutement de jeunes bilingues au Tibet et au Xinjiang va continuer parce que l’influence de ces jeunes gens talentueux ne fera jour que lorsqu’ils deviendront des officiels hauts placés de notre armée’.
Le département de la Sécurité Publique du Xinjiang prévoit de recruter 1 500 natifs Ouïghours afin d’augmenter leurs forces de police spéciale, a rapporté Xinhua. Depuis les violences qui ont secoué la région au mois de juillet, les garnisons de l’APL dans la région auraient ‘augmenté significativement’, a indiqué une source proche du Bureau de la Sécurité Publique.