Constamment sujet au débat au sein de l’administration chinoise, le projet avait été successivement annulé puis repoussé en raison des soucis boursiers chinois puis la crise économique. Mais le lancement de ChiNext répond au besoin pressant de la Chine de soutenir les jeunes entreprises à forte croissance et la détermination de Pékin de déplacer son économie de fabrication vers des industries innovantes et à plus forte valeur.
‘Le moment est opportun – le monde sort de la récession tandis que la Chine a décidé de se lancer sur le chemin de la transformation’, a expliqué Shao Chingxiao, partenaire de SMC China Fund, une unité de la société de management d’actifs Simon Murray & Co.
Les PME chinoises ont énormément de difficultés à accéder à des financements bancaires et sont ainsi obligées de réunir des fonds propres pour assumer leur croissance. ChiNext doit leur faciliter l’accès à d’importantes liquidités et assurer que leur croissance ne soit pas freinée.
Si le nouveau compartiment boursier suscite de l’enthousiasme, il est également l’objet de craintes, comme celle d’une importante spéculation : ‘Je veux rappeler aux investisseurs qu’ils courent plus de risques sur le ChiNext que sur le tableau principal. J’espère qu’ils feront des investissements rationnels’, a indiqué Shang Fulin, président de la Commission de régulation des titres en Chine.
Afin de limiter les dangers, les entreprises candidates pour intégrer dans un premier temps la nouvelle institution boursière ont été triées sur le volet : seules 28 sociétés feront parti du premier groupe introduit à ChiNext, alors que l’on compte officiellement plus de 150 prétendants.
Une introduction sous condition : un bénéfice d’au moins 1 million d’euros sur les deux années précédentes et un minimum de 2 millions d’euros d’actifs. Parmi les sociétés à introduire la nouvelle bourse chinoise le 30 octobre : la société de production de films H. Brothers et le groupe Aier Eye Hospital, de gros calibres.
Pour éviter que le marché ne s’enflamme le premier jour, les transactions seront d’ailleurs bloquées si les ventes ou achats dépassent de 80% la valeur initiale des actions. Autant dire que ChiNext suscite énormément d’attentes en tant que nouvelle étape de la libéralisation économique chinoise. Mais n’engendre pas moins d’interrogations quant à son efficacité.